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Créabiz, cercle d’affaires pour les industries créatives. Seule entité au Québec exclusivement dédiée à la diffusion et au partage d’informations d’affaires liées aux industries créatives.

  • Photo du rédacteurGilbert Ouellette

Startupfest 2019 - Une première impression favorable


Intervenants lors du panel Une question vous brûle les lèvres ?


(Créabiz – 18 juillet 2019) J’ai assisté pour la première fois, le 11 juillet dernier, à l’événement annuel Startupfest qui se tient à Montréal depuis 2011. Malgré une chaleur accablante et la menace d’orages, je dois dire que cette « excursion » jusqu’à l’Île Ste-Hélène à Montréal m’a fait une première bonne impression.


A priori, il semble que le tout soit relativement bien rodé avec la tenue, pendant quatre jours, de dizaines d’activités qui accueillent plus de 6500 participants et 150 conférenciers sous divers chapiteaux et tentes plantés pour l’occasion.


Évidemment, comme c’est le cas pour ce genre d’événement au programme chargé, il faut savoir alterner entre des intérêts et plages horaires spécifiques et un certain laisser-aller. Pour ma part, les quelques heures passées sur le site m’ont permis, dans un premier temps, de faire un certain nombre de rencontres au hasard des déplacements d’une tente à l’autre.


Premier constat un peu navrant en ce qui me concerne : l’absence quasi-totale, pour le temps que j’y étais, des représentants des entreprises du secteur des industries créatives. Il faut dire que le Startupfest est a priori plus susceptible d’attirer de jeunes pousses au profil technologique, denrées hautement recherchées par les investisseurs de tout acabit.


Chose certaine, à défaut d’entrepreneurs des industries créatives, étaient fortement représentées les organisations de l’écosystème d’aide aux entreprises (incubateurs, accélérateurs et autres). Je réfère entre autres aux Osmo, Défi MTL, DigiHub, Startup Québec, PME MTL et compagnies.


Entrepreneurs.res à livre ouvert

Une des activités à laquelle j’ai assisté avait pour titre Une question vous brûle les lèvres? (version française de Ask Me Anything) et se tenait sur une des (seules) scènes entièrement dédiée à la « communauté francophone mondiale de la technologie ».


Animée de belle façon par le journaliste Pierre-Olivier Zappa (TVA Nouvelles et LCN), ce panel réunissait : Pascale Nini, présidente et chef de la direction d’ImmerVision; Jean-François Côté - PDG, président et cofondateur et district m; Simon Ferragne - CEO & fondateur de TrackTik Software; et Christine Renaud, PDG de e180.


Même si les intervenants étaient issus de secteurs différents et avaient des parcours distinctifs, il faut reconnaître que cette formule s’avère efficace pour survoler certains aspects des affaires avec des points-de-vue complémentaires d’un intervenant à l’autre.


Parmi les questions-réponses que je retiens, mentionnons celle liée à leur perception de Montréal comme lieu propice pour faire des affaires. Assez unanimement, nos quatre intervenants accordent à Montréal des attributs positifs en ce qui concerne, quoiqu’on en pense souvent, l’accès au financement et aux talents.


Jean-François Côté donne à cet égard l’exemple de district m qui depuis les derniers mois à embaucher pas moins de quatre personnes issues de la Silicon Valley. Une preuve irréfutable dans son esprit qu’il est possible de renverser la vapeur.


Évidemment, pour le financement disponible à Montréal, on semble d’accord pour dire que ce n’est pas encore au niveau de San Francisco ou même de Toronto. Mais, selon Christine Renaud de e180, une PME d’une trentaine d’employés, l’avantage des coûts moindres à Montréal permet de s’autofinancer plus longtemps avant d’avoir recours à une première ronde de financement.


En parlant de la main-d’œuvre, on a vite dévié la discussion vers ces nouvelles générations de travailleurs qui amorcent leur carrière. Tout indique que bien des jeunes ont maintenant un plus grand appétit pour les affaires. Un des moyens de canaliser cet intérêt est de développer une approche d’intrapreneurship. Pour y arriver, chez district m on a carrément décider de donner 5000 actions aux employés après un an.


Simon Ferragne de TrackTik, dont l’entreprise a plus de 130 employés après six ans d’existence, reconnaît que la culture de startup ou de « scale-up » est de plus en plus recherchée par les employés. Chez les représentants de la nouvelle génération, on aime savoir qu’on peut faire la différence.


Pour la fondatrice de e-180, il faut cependant faire attention de ne pas trop pousser les jeunes ressources. Certaines parmi celles-ci ont une attitude à vouloir se donner beaucoup au travail, mais, renchérit Christine Renaud, « on réalise à un moment qu’elles sont sur le bord de l’épuisement. »


Les recettes et conseils gratuits

Sans surprise ce genre d’exercice de confidences publiques amène son lot de recettes et de conseils pour les plus jeunes entrepreneurs.


Comme une vérité qu’il faut sans cesse répéter, il est primordial, lorsque l’on se lance en affaires, de démontrer que l’on peut résoudre un problème. Et dans ce contexte, très tôt il faut pouvoir travailler de près avec les clients potentiels pour, à tout le moins, établir un premier MVP (Minimum Viable Product).


Après, le plus difficile est de valider ce que le client est prêt à payer pour la solution proposée. Une des façons simples, comme en témoigne Simon Feragne, est d’être en mesure de démontrer clairement au client ce qu’il peut sauver en coût et en temps.


Dans ce contexte de premier pas, est-ce que les incubateurs et accélérateurs sont utiles ? Malgré qu’aucun des quatre entrepreneurs sur scène n’y ont eu recours, les points-de-vue étaient plutôt réservés à ce propos.


On reconnait que c’est certainement bon pour développer l’écosystème, mais on se demande si c’est le bon focus à avoir pour un entrepreneur qui démarre. Dans certains cas, on croit que d’y avoir recours peut représenter une dilution et un détournement de l’attention et des efforts pour une jeune pousse.


Pour Christine Renaud, il faudrait par ailleurs que les incubateurs soient prêts à considérer plusieurs modèles de réussite. « Pas juste l’objectif à terme de vendre à Google ou autres. Une approche plus lifestyle devrait être aussi valable. »


À ce compte, Simon Feragne mentionne qu’il faut être capable de faire la différence entre grandir ou grossir. Pour y arriver, selon lui, « il faut arrêter de comptabiliser le nombre d’employés comme benchmark de la croissance. »


Même chose pour les aspects financiers du succès. Les panélistes reconnaissent d’emblée que c’est important, mais « ça dépend des jours et de la situation ». De la même manière qu’il est essentiel de faire la différence entre le succès financier de l’entreprise et celui de l’entrepreneur.

Assez curieusement, pour Jean-François Côté de district m, dont l’entreprise connaît un réel succès à l’international, « l’importance que l’on donne aux ventes et autres données financières devrait arriver après la vision d’affaires et le fait de répondre à un réel besoin chez les clients. »


Comme derniers conseils, retenons que la persévérance et la résilience sont des vertus à entretenir lorsque l’on veut durer en affaires. Mais, il faut aussi savoir lâcher prise et de ne pas s’acharner si ça ne lève pas. Ce que certains apprennent trop tard à leur dépend.


Aussi, le fait de bien s’entourer est, on s’en doute, un ingrédient clé pour le succès. Mais encore là, c’est le temps qui a le dernier mot. « Ça prend quand même trois à cinq ans pour avoir la capacité et d’aller chercher les meilleurs », de témoigner en connaissance de cause Jean-François Côté.

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